Un texte à ne pas lire
Qu’est ce que je fais avec un texte que j’ai écrit mais que je ne peux pas montrer. Quelques personnes de mon entourage sont concernées par l’écrit et ne peuvent pas le lire, selon moi. Et donc, je ne peux pas le montrer.

Mais il est là, finalisé et je veux en faire quelque chose. Un écrit qui dort ne sert à rien et pourquoi je dois continuer à le cacher ?
Pourquoi les personnes concernées ne pourraient pas le voir ? Elles vont souffrir en le lisant. Elles vont me reprocher d’avoir écrit cela et je ne m’en sentirai que plus mal encore. Est-ce possible ? Oui !
Alors je ne sais pas quoi faire de ce texte.
C’est une nouvelle rédigée sur le thème de la haine, bien ficelée et bien racontée. Je ne me jette pas de fleurs. La fin du texte est tragique car c’est mon style d’écriture et j’adore ça. Il doit arriver malheur dans chacun de mes textes car la vraie vie est comme ça, elle ne nous épargne pas. Pourquoi faire ?!
Montrer de la pitié ? Non sûrement pas, nous n’avons qu’à endurer, c’est comme ça. Et j’ai donc écrit en y intégrant ce sujet là. Bien que ce texte devait être écrit selon un sujet imposé, je l’ai rédigé d’une seule traite ! Comme toute nouvelle, elle a été relue et corrigée, rallongée et modifiée. Certaines phrases ont été changées et d’autres retirées. Le tout était bien plus agréable à lire, respectant le thème et relevant le défi. Seulement ce document est imprimé, classé dans un de mes tiroirs et il reste là. Il dort. Et je pense qu’il restera ainsi. Il restera non lu, c’est la pire des situations. Un écrit qui n’est pas lu, pourquoi ?
Car je n’oserais jamais le montrer, le faire lire, aux personnes concernées par ce récit. Faisant partie de mon entourage, elles vont demander à le lire. Et je sais que notre amitié n’existera alors plus du tout, après cette lecture. Elle sera morte à jamais. Et ce sera entièrement de ma faute, de celle de mon récit et de ma manière d’écrire. Mais j’aime notre amitié comme elle existe à présent. Je ne voudrais pas la perdre, alors pourquoi prendre le risque ?
Ce que je pourrais faire c’est imprimer la nouvelle sans leur dire et sans leur montrer mais comme je vais la montrer à tous les autres humains peuplant cette planète, ils vont bien finir par le savoir. Donc, ils le sauront et auront envie de le lire. Et nous revoilà face à la situation de départ. J’ai encore une solution. Je le fais lire à d’autres personnes de mon entourage pour voir ce qu’elles en pensent et je leur demande s’il vaut la peine d’être imprimé, publié, édité. Et là je verrai bien, non ?