La patience et moi

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Je suis dans une salle d’attente, vouée à attendre. Qu’est ce que je fais là ? Moi qui n’ai aucune patience, qu’est ce que je fous là ?

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Je suis une patiente, moi qui ne suis pas patiente. Je me retrouve assise sur cette chaise parce que j’ai un problème. Comme beaucoup de personnes me diriez-vous . Mais personnellement, c’est à cause d’un problème technique dans mon corps. Il y a sûrement un truc qui ne va plus parce que j’ai mal… J’ai mal à un point que ça en devient gênant tous les jours. La douleur, au début légère, devient maintenant insoutenable. C’est tout moi, j’ai d’abord mal, après je me dis que ce n’est rien, que ça va d’office passer. Et je laisse les choses traîner car je n’ai pas assez mal que pour me bouger les fesses, prendre mon téléphone et demander un rendez-vous chez un médecin.

Je n’ai pas peur des médecins, au contraire! Je les considère comme des héros car ils nous sauvent la vie ou bien souvent, l’améliorent grandement. Bref, je suis toujours assise sur cette même chaise, j’ai déjà changé de position à peu près 14 fois. J’ai lu tous les prospectus affichés sur le mur devant moi. Là où l’on me propose les joies de l’allaitement, les soins dentaires hors normes ou encore les examens à passer pour la prévention aux éventuels types de cancer. Pas de doute, je suis bien à l’hôpital…. 

Dans cette salle d’attente, on y retrouve cette rangée de chaises inconfortables en plastique dur que l’on connaît si bien, les gens qui occupent ces sièges ainsi que les infirmières et autres membres du personnel soignant qui courent dans les couloirs. Heureusement, il n’y a plus les petites tables entre les rangées de chaises qui débordent de magazines, plus vieux les uns que les autres. On a les toilettes pas loin et un coin pour se restaurer à l’étage d’en dessous. Vraiment, c’est assez confortable pour attendre patiemment son tour. Mais le fait d’attendre me dérange complètement, pourquoi croyez vous que je suis en train d’écrire cet article ? Parce que j’attends, donc j’ai le temps mais surtout car il y a beaucoup à dire sur le sujet.

Attendre son tour, on en devient fou. On se met à essayer de compter le temps que met le médecin avec un de ses patients, à compter les secondes ou les minutes. Cela, pour essayer d’évaluer le temps d’attente. Comme toutes les personnes qui patientent dans cette salle, je suis face à trois différentes portes, donc trois différents médecins. L’étape suivante est donc de compter le nombre de personnes avant moi, de voir plus ou moins où elles sont positionnées, dans le but de deviner quel médecin elles souhaitent rencontrer.

Une fois un nom appelé par l’infirmière ou le docteur lui-même, le suspens est à son comble, qui va se lever ? Qui répond ? Selon la personne qui s’est présentée, je refais ma petite analyse. Selon mes calculs, il n’y aurait plus que deux personnes avant moi. Mais ça dure et ça devient long… 

Pourtant j’essaie de patienter, je vous jure, je fais des efforts. Et ce n’est pas facile… ça n’a jamais été facile pour moi d’attendre. Non pas que je veuille tout tout de suite car je me suis toujours débrouillée pour obtenir ce que je voulais par moi-même. C’est dépendre de quelqu’un d’autre qui me dérange, attendre que le médecin s’occupe de quelqu’un d’autre, qu’il prenne le temps, qu’il pose les questions nécessaires, analyse la personne, pose son diagnostic, ses recommandations et ses prescriptions, que le patient s’interroge et pose toutes ses questions, bref !

Ça dure un certain temps et ça me dérange car le médecin était déjà en retard, avant que j’arrive, la salle d’attente débordait déjà et tout ce que je peux faire, c’est patienter. D’où l’appellation de toute personne entrant dans une salle d’attente “le patient” qui est là pour patienter.

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Toutes mes excuses mais je ne suis pas du tout faite pour ça. Je regarde autour de moi, gigote, lis mes derniers mails reçus, réponds aux messages en attente, check les réseaux sociaux et j’en passe. Le plus souvent, l’envie me prend d’aller aux toilettes, mais je n’y vais pas, je ne quitte pas ma place, de peur de la perdre et d’ainsi perdre mon tour de passage, celui-là même pour lequel je suis présente à la base.

A ce moment-là, les minutes qui s’écoulent sont les plus longues jamais passées. il paraît que la patience, ça s’apprend. Je devrais m’y mettre car le fait d’attendre fait entièrement partie de notre vie. Nous devons attendre après des rendez-vous, après des réunions, après la date du départ en vacances, après l’eau qui chauffe, après la peinture qui sèche,… Nous devons attendre toute notre vie mais il y a moyen d’utiliser ce temps dans le but de ne pas le perdre.

Il est possible, pendant ce laps de temps, de terminer le chapitre d’un roman en cours de lecture, répondre à quelques mails urgents, trier les dernières photos prises, envoyer un petit message aux amis proches pour prendre des nouvelles,… C’est tout à fait faisable. Ne laissez pas le temps vous dévorer et prendre possession de votre vie.

Contrôlez le tout et optimisez votre temps, dirigez le sans qu’il ne vous dirige. Vous êtes le héros de votre histoire, écrivez la selon vos envies. Le rendez-vous terminé, sortez de cet hôpital et reprenez le cours de votre existence. Ha votre téléphone sonne, sûrement votre patron qui vous demande confirmation pour la réunion du lendemain ou votre meilleur ami qui vous attend en terrasse. Je choisis la deuxième option, santé !

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